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Le fructose : un sucre plus dangereux qu'on croit

Beaucoup de personnes pensent que le fructose est un sucre moins dangereux que le glucose, car il a un IG (Index Glycémique) plus bas. Mais ce sucre est utilisé de manière différente que le glucose, par le foie.

Depuis des milliers d'années, l'homme consomme du fructose en très petites quantités via les fruits frais. Or, ces dernières décennies notre consommation de fructose a considérablement augmenté à notre insu.
En effet, la plupart du temps, le saccharose a été remplacé au sein des produits alimentaires industriels par un édulcorant moins onéreux, le HFCS (High Fructose Corn Sirup) ou sirop de maïs à haute teneur en fructose ou encore nommé sirop de fructose. Le fructose a un pouvoir sucrant 1,6 fois supérieur à celui du saccharose.
Aux États-Unis, en 1970, la consommation de HFCS ne s'élevait qu'à 0,23 kilos par personne et par an alors qu'en 1997 elle atteignait déjà 28,4 kilos par an, soit plus du centuple (1). La consommation de fructose représente désormais plus de 10 % de la consommation énergétique pour certaines  personnes aux Etats-Unis (2).

En effet, une consommation régulière élevée de fructose entraîne chez les rongeurs une insulinorésistance, une obésité, un diabète de type 2 et une pression artérielle élevée.
Une haute consommation de fructose chez les rongeurs et chez les hommes entraîne des anomalies métaboliques.
Des études épidémiologiques chez l’homme émettent des preuves croissantes que la consommation de boissons sucrées (contenant du saccharose et/ou du sirop de glucose-fructose) est associée à une consommation énergétique plus élevée, à une augmentation du poids corporel et induit ainsi des maladies métaboliques et cardiovasculaires (3).
La consommation de fructose seul serait encore plus néfaste que la consommation de l’association de saccharose et de fructose (4).
La consommation de fructose, via les sirops de glucose-fructose, en outrepassant les différents signaux de satiété corporels, engendrerait la promotion d’une surconsommation d’énergie, un gain de poids et le développement de l’insulinorésistance (3, 6).
Un régime riche en fructose induit aussi des altérations hépatiques (notamment une maladie hépatique non liée à l’alcool appelée nonalcoholic fatty liver disease (NAFLD ) (5), et des dyslipidémies.



L’augmentation de la consommation de fructose pourrait ainsi être en lien avec le développement du syndrome métabolique, via entre autre une hypertriglycéridémie (2). En effet, chez les sujets obèses, la consommation de fructose par les boissons sucrées pendant les repas a été associée à une moindre sécrétion d'insuline, à une sécrétion de leptine altérée durant la journée, et à une augmentation des concentrations de triglycérides postprandiales en rapport à la consommation de glucose.
L’hypertriglycéridémie a été augmentée chez les sujets obèses présentant une résistance à l'insuline, ce qui suggère que la consommation de fructose exacerbe la présence d'un profil métabolique délétère déjà défavorable chez beaucoup de sujets obèses (7).



En conclusion, l’augmentation de la consommation de fructose est corrélée à l’augmentation de la prévalence de l’obésité, du syndrome métabolique, du diabète de type 2 (8). De surcroît, la déficience en magnésium combinée à une alimentation riche en fructose accentue les effets délétères du fructose et engendrerait des modifications des marqueurs de l’inflammation et du stress oxydatif (9). Or, rappelons qu’une majorité de la population est déficiente en magnésium.

Références bibliographiques :
1.        Kaspar Berneisa, Ulrich Kellerb, 2006. L’augmentation de la consommation de fructose responsable du syndrome métabolique ? Forum Med Suisse 2006;6:187–189 187
2.        Bray GA. Fructose: should we worry ? Int J Obes (Lond). 2008 Dec;32 Suppl 7:S127-31.
3.        Girard J, 2008. Effets métaboliques différentiels des sucres. Cah. Nutr. Diet., 43, Hors-série 2, 2008.
4.        Angelopoulos TJ, et al., 2009. The effect of high-fructose corn syrup consumption on triglycerides and uric acid. J Nutr. 2009 Jun;139(6):1242S-1245S. Epub 2009 Apr 29.
5.        Tappy L, Lê KA., 2010. Metabolic effects of fructose and the worldwide increase in obesity. Physiol Rev. 2010 Jan;90(1):23-46.
6.        Lê KA, et al., 2009. Fructose overconsumption causes dyslipidemia and ectopic lipid deposition in healthy subjects with and without a family history of type 2 diabetes. Am J Clin Nutr. 2009 Jun;89(6):1760-5. Epub 2009 Apr 29.
7.        Teff KL, et al;, 2009. Endocrine and metabolic effects of consuming fructose- and glucose-sweetened beverages with meals in obese men and women: influence of insulin resistance on plasma triglyceride responses. J Clin Endocrinol Metab. 2009 May;94(5):1562-9. Epub 2009 Feb 10.
8.        Stanhope KL, Havel PJ., 2008. Endocrine and metabolic effects of consuming beverages sweetened with fructose, glucose, sucrose, or high-fructose corn syrup. Am J Clin Nutr. 2008 Dec;88(6):1733S-1737S.
9.        Rayssiguier Y, et al., 2006. High fructose consumption combined with low dietary magnesium intake may increase the incidence of the metabolic syndrome by inducing inflammation. Magnes Res. 2006 Dec;19(4):237-43.
10.     Schaefer EJ, Gleason JA, Dansinger ML., 2009. Dietary fructose and glucose differentially affect lipid and glucose homeostasis. J Nutr. 2009 Jun;139(6):1257S-1262S. Epub 2009 Apr 29.
11.     Münstedt K, et al., 2009. Effect of honey on serum cholesterol and lipid values. J Med Food. 2009 Jun;12(3):624-8.

3 commentaires:

  1. On sait que le miel contient énormément de sucre, sous forme de glucose et de fructose.
    Alors pourquoi les sportifs de haut niveau voient-ils dans le miel une source d’énergie rapidement utilisable ?

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  2. Le miel est composé de glucides (sucres) en grande quantité : 78 à 80 % en tout :
    - fructose (ou lévulose) : 38 %,
    - glucose (ou dextrose) : 31 %,
    - ainsi que du maltose,
    - du saccharose (ou sucrose
    - et divers autres polysaccharides

    En sachant que le saccharose est équivalent à moitié glucose, moitié fructose.

    Donc ça fait quand même beaucoup de sucres facilement utilisable. C'est bien une source d'énergie rapidement utilisable.

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  3. La conclusion de l'article dit ceci :
    L’augmentation de la consommation de fructose est corrélée à l’augmentation de la prévalence de l’obésité, du syndrome métabolique, du diabète de type 2. De surcroît, la déficience en magnésium combinée à une alimentation riche en fructose accentue les effets délétères du fructose et engendrerait des modifications des marqueurs de l’inflammation et du stress oxydatif. Or, rappelons qu’une majorité de la population est déficiente en magnésium.
    Le magnésium est en effet un minéral essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. A quoi sert-il exactement ? Les réponses ici en cliquant sur ce lien.

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